Liuba Scudieri
Histoire de retours (titre provisoire)
Une conférence racontée par Liuba Scudieri
Une pièce à trois voix (français, italien, algérien), portée par 3 femmes. Ecrite par Liuba Scudieri,
artiste et anthropologue napolitaine.
Une première lecture a été jouée dans le cadre de l’AAP de la Ville de Marseille, dans le secteur 6/8 de la ville, en
septembre 2021 dans le nouveau parc des sœurs Franciscaines, en collaboration avec le collectif des AMARTS .
Giuseppina/ Venturina/Emma 3 femmes. Trois migrantes. Trois époques. Nous sommes à Procida. Une île de pêcheurs, en 1544, au large de Naples. La légende dit que Barberousse, Corsaire puissant, connaissant la mer méditerranée plus que sa mère, se serait échoué à Procida. A une époque où seules les femmes restaient sur l’île, car les hommes, tous pêcheurs étaient en mer. Une déesse, la femme poisson, les aurait protégées des pirates.
Fasciné par cette femme-poisson, Barberousse serait reparti sans rien prendre mais au contraire, en laissant la carte de la route du Corail, l’or de la mer.
On dit que depuis, durant des siècles, les hommes de Procida auraient exploité ce Corail, la colonne vertébrale de la méditerranée entre l’Algérie et Marseille. Ils partent en mer durant plus de 6 mois, et les femmes restent sur l’île, espérant leur retour.
Un jour de 1830, alors que les pêcheurs sont au larges sur les côtes l’Algérie française, les autorités déclarent qu’ils ne peuvent plus exploiter ce corail, sauf s’ils deviennent français. Alors, à Procida, les familles se séparent. Certains iront vivent en français, à Alger quand d’autres resteront sur l’île.
Nous sommes en 1947. Giuseppina est née à Procida, elle vit avec un pêcheur. La famine a frappé cet été 47. Son mari doit partir travailler comme docker à New York et reviendra dans 6 mois, comme chaque année depuis 4 ans.
Cet été là, Giuseppina décide de déchirer le permis de travail de son Mari pour le retrouver. Il ira à Marseille, travailler comme docker avec sa femme et leur famille. Quartier du Panier.
Nous sommes en 1962 Venturina est née à Oran. Son mari est pêcheur. Leurs parents sont de Procida. Ils sont venus vivre ici.
Elle est enceinte et heureuse. Mais ce jour là, un présage les fait fuir, avec ce qu’ils peuvent emporter. A Marseille.
Nous sommes en 2008 Emma est nigérienne. Elle aime nager plus que tout. Pour fuir la misère et retrouver son amour qui vit à Marseille, elle part. Elle embarque sur un zodiac de misère, le bateau se casse. Tous coulent. Sauf elle, elle nage... Elle est une Femme-Poisson. Elle suit la route du corail. Elle arrive à Procida où elle appelle les pêcheurs pour sauver les survivants du
naufrage. Et elle poursuit sa route, suit le corail, et arrive à Marseille.
Giuseppina, Venturina sont devenues de vieilles dames. Sur le port de Marseille, elle regardent la mer, quand elles voient sortir cette femme de l’eau. Un lien se crée. Le conte raconte ce qui rattache ces 3 femmes, et cette mer méditerranée. Nourrie d’un travail d’archive très important, il rend vivante l’histoire de la migration italienne sur ce bassin méditerranéen.
La création se fera en espace public, avec trois femmes, trois langues, français, italien, algérien, et accompagné de musique.
artiste et anthropologue napolitaine.
Une première lecture a été jouée dans le cadre de l’AAP de la Ville de Marseille, dans le secteur 6/8 de la ville, en
septembre 2021 dans le nouveau parc des sœurs Franciscaines, en collaboration avec le collectif des AMARTS .
Giuseppina/ Venturina/Emma 3 femmes. Trois migrantes. Trois époques. Nous sommes à Procida. Une île de pêcheurs, en 1544, au large de Naples. La légende dit que Barberousse, Corsaire puissant, connaissant la mer méditerranée plus que sa mère, se serait échoué à Procida. A une époque où seules les femmes restaient sur l’île, car les hommes, tous pêcheurs étaient en mer. Une déesse, la femme poisson, les aurait protégées des pirates.
Fasciné par cette femme-poisson, Barberousse serait reparti sans rien prendre mais au contraire, en laissant la carte de la route du Corail, l’or de la mer.
On dit que depuis, durant des siècles, les hommes de Procida auraient exploité ce Corail, la colonne vertébrale de la méditerranée entre l’Algérie et Marseille. Ils partent en mer durant plus de 6 mois, et les femmes restent sur l’île, espérant leur retour.
Un jour de 1830, alors que les pêcheurs sont au larges sur les côtes l’Algérie française, les autorités déclarent qu’ils ne peuvent plus exploiter ce corail, sauf s’ils deviennent français. Alors, à Procida, les familles se séparent. Certains iront vivent en français, à Alger quand d’autres resteront sur l’île.
Nous sommes en 1947. Giuseppina est née à Procida, elle vit avec un pêcheur. La famine a frappé cet été 47. Son mari doit partir travailler comme docker à New York et reviendra dans 6 mois, comme chaque année depuis 4 ans.
Cet été là, Giuseppina décide de déchirer le permis de travail de son Mari pour le retrouver. Il ira à Marseille, travailler comme docker avec sa femme et leur famille. Quartier du Panier.
Nous sommes en 1962 Venturina est née à Oran. Son mari est pêcheur. Leurs parents sont de Procida. Ils sont venus vivre ici.
Elle est enceinte et heureuse. Mais ce jour là, un présage les fait fuir, avec ce qu’ils peuvent emporter. A Marseille.
Nous sommes en 2008 Emma est nigérienne. Elle aime nager plus que tout. Pour fuir la misère et retrouver son amour qui vit à Marseille, elle part. Elle embarque sur un zodiac de misère, le bateau se casse. Tous coulent. Sauf elle, elle nage... Elle est une Femme-Poisson. Elle suit la route du corail. Elle arrive à Procida où elle appelle les pêcheurs pour sauver les survivants du
naufrage. Et elle poursuit sa route, suit le corail, et arrive à Marseille.
Giuseppina, Venturina sont devenues de vieilles dames. Sur le port de Marseille, elle regardent la mer, quand elles voient sortir cette femme de l’eau. Un lien se crée. Le conte raconte ce qui rattache ces 3 femmes, et cette mer méditerranée. Nourrie d’un travail d’archive très important, il rend vivante l’histoire de la migration italienne sur ce bassin méditerranéen.
La création se fera en espace public, avec trois femmes, trois langues, français, italien, algérien, et accompagné de musique.
Dossier spectacle
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Version italienne
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